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Shot me One more time

Toriyama, célèbre auteur de Dragon Ball et Dr Slump, après en avoir terminé avec sa série fétiche, a commencé à publier une série de one-shot, dont Kajika fait partie.

Roi des singes, prince des démons et…

Dans sa grande passion pour les êtres hybrides, loin de nous conter l’histoire d’un batracien, l’auteur nous gratifie cette fois d’un héros possédant une queue de… renard. Et ce même appendice lui valut d’être banni de sa tribu. A l’instar de Goku, il est un peu naïf, vient d’un peuple éteint et se retrouvera confronté aux fantômes de son passé. On apprend en effet que Kajika est victime d’une malédiction: il doit sauver 1000 animaux pour avoir tué gratuitement un renard : Gigi. Depuis, l’esprit du goupil le suit dans son aventure, guidant le jeune homme au fil de ses périples en lui apprenant le respect de la faune.

Avant tout un shônen

Dans la plus pure tradition shônen, le héros a un potentiel caché qui n’explose qu’en dernier recours ainsi qu’un passé passé ténébreux. Passé ténébreux qui finira par le rattraper sous la forme d’Isaza.

Gigi, version fantôme. Isaza.
Gigi et Isaza, respectivement le fantôme et le Bejita du manga

Et là, il est difficile de ne pas établir le parallèle entre la relation Goku/Bejita et Kajika/Isaza : en effet au même titre que le prince des saiyajin, ce mercenaire est charismatique, fort, individualiste, fier et… il fait partie de la même tribu que Kajika, THE personnage du manga. Dommage que ce ne soit qu’un one-shot car ce personnage s’inscrivait directement dans la lignée des rivaux darks et puissants (à l’instar du personnage ultime de Toriyama : Bejita) dans le shônen : Hiei ou Sensui dans Yu Yu Hakusho, Hisoka dans Hunter X Hunter (même si c’est moins évident chez Togashi du fait des nombreux personnages changeant constamment de rôle, tour à tour mentor, rival ou allié), ou encore Seto Kaiba dans Yu-gi-oh (bouh).

Nous sommes exactement dans le même schéma relationnel que tout les shônen exploitent. On assistera donc au fatidique combat entre les deux membres de la tribu Kawa avec toute l’expérience de Toriyama dans cet exercice : dynamisme, violence, dégagement de Ki (Toriyama et ses désormais célèbres boules de feu, meteor attack, genkidama, final flash and co…), et autres manifestations d’énergie seront donc au rendez-vous pour confirmer le talent du maître.

Le Ki dans Kajika.
Le Ki, si cher au mangaka

Personnages tourmentés pour scénario aux thématiques dantesques… ou pas

Comme à son habitude, l’auteur nous propose une galerie de personnages différents ayant chacun son lot de secrets. Parmi eux, Donko, la créature la plus rapide du monde, un peu vénale mais possédant un grand coeur. Il sera décisif dans l’histoire… après avoir exploité au maximum le portefeuille des protagonistes. On trouvera également Haya qui est l’élément pertubateur engendrant l’aventure (dans l’idée du schéma narratif classique) : chargée de protéger le dernier oeuf de dragon de la planète, elle est sauvée par Kajika alors qu’elle était poursuivie par des gangsters et sur le point d’être abattue.

Donko. Haya.
Donko et Haya

Or, il est dit que le sang d’un jeune dragon procure l’immortalité. S’engage donc une poursuite entre Gibachi et ses sbires (le bad guy du jour) et Kajika qui veut sauver le dragon du fait des notions acquises auprès de Gigi.
Un scénario sympathique, sans grande complexité, qui se laisse lire le temps de quelques minutes. De toute façon, Toriyama n’est pas un scénariste recherchant la complexité et çela transpire dans ses oeuvres… l’intérêt est ailleurs.

Gibachi.
Gibachi, le bad guy local

De plus, on retrouve encore une fois dans ce manga (comme dans Sandland) un message de fond prônant l’écologie et la symbiose entre les êtres vivants sur fond de monde désertique et ravagé (Miyazaki le fait aussi de manière plus complexe dans Mononoke Hime). Kajika possède donc le pouvoir d’évacuer le mal des êtres vivants sous forme d’une grosse boule noire. Thème récurrent du pouvoir purificateur du bien contre le mal (bien manichéen tout ça).

Toriyama, crayon au poing

Graphiquement, ça ne casse pas trois pattes à un canard. On est dans un style pas trop dénudé, pas trop fouilli, juste du… Toriyama. On appréciera comme d’habitude le dynamisme de son graphisme, fruit de la longévité de son expérience ainsi que le souci du détail sur la plupart des machines dont les avions, fruit de sa passion pour tout ce qui a un moteur.

Le dynamisme de Toriyama.
La maitrise du dynamisme par M.Toriyama

Conclusion

Malgré un classicisme évident, Kajika est un manga qui se lit sans faim, dans la même veine que Sandland.
Pour terminer, je conseille ce genre de one-shot. Ils constituent en effet une alternative intéressante aux séries à rallonge et apportent une touche rafraîchissante à une mangathèque. C’est le genre de manga divertissant purement dans l’esprit shônen.

Ecrit par Seph le 28 novembre 2004 | Modifié le 10 juillet 2008

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