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  • Titre original :
  • Vagrant Story
  • Titre français :
  • Vagrant Story

Logo Vagrant Story.

“Vagrant Story est une nouvelle étape dans l’évolution du RPG, c’est un nouveau style de Tactical RPG

Yasumi Matsuno

Il est toujours très difficile d’introduire un tel chef d’oeuvre, j’ai ainsi préféré laisser son créateur le faire.
Yasumi Matsuno est un pionnier du jeu vidéo, un des rares de ce milieu à privilégier la profondeur d’un jeu à ses graphismes, à faire des jeux qui sont tout sauf grand public. Entre autre responsable de la série des Ogre battle, de Final Fantasy Tactics ou encore de Final Fantasy XII, il signe là, avec Vagrant Story, l’une de ses plus grandes réussites. Lui et son équipe ont beaucoup donné pour ce jeu, il dira par exemple que : “ce jeu est le fruit de toutes nos expériences gagnées sur nos jeux précédents” ou “Si les Final Fantasy sont des jeux comme peuvent l’être les gros films hollywoodiens, alors Vagrant Story est un film indépendant qui se doit d’être regardé dans une petite salle”
C’est donc l’eau à la bouche que je commence Vagrant Story.

Ashley Riot.

Dès l’intro, on remarque une chose : La mise en scène, très cinématographique est dotée d’angles de caméras choisis au mieux. Le jeu démarre donc lorsque Ashley Riot, Riskbreaker au service des forces royales rentre dans la ville du duc Bardora, victime d’une attaque d’un culte de fanatiques : le Müllenkamp.
Introduction magnifique marquée par la découverte d’un personnage bien mystérieux : Sydney Losstarot, leader de ce culte. Ce dernier part avec le petit fils du Duc en direction de la sombre et inquiétante cité de Léa Mundis. Ashley décide donc de le suivre et nous entraine à la recherche du terrible secret de cette ville et de votre destin.

Ashley Riot face à son destin.

Plaisir des yeux…

Commençons par l’aspect technique : les graphismes de Vagrant Story font partie des tous meilleurs de la dernière génération de jeux PSX, la 3D temps réel est des plus belles avec la possibilité de faire tourner les caméras tout autour du personnage ou de regarder en vue subjective les salles que vous arpentez. Le tout est très fluide tout comme les animations et les effets visuels d’ailleurs. Il en va de même pour les personnages.
Cela s’explique bien sûr par la présence d’un des meilleurs Chara et Background designer, Akihiko Yoshida (déjà dans le staff de Matsuno pour les Ogres et FFT). Son travail sur Vagrant story est remarquable. Bien qu’étant sa première expérience en 3D, il est arrivé à créer des personnages ô combien superbes visuellement et charismatiques (les croquis de ce dernier n’ont nullement souffert du passage à la 3D). Ainsi, des protagonistes comme Ashley (il faudra me donner sa marque de gel parce que là c’est impressionnant), Sydney ou Roméo marquent les esprits. Le bestiaire bénéficie aussi d’un soin particulier : de nombreuses bêtes, fantômes, démons et autres dragons peuplent ce monde. Le tout est assez réaliste, vivant et certaines créatures sont impressionnants (la première fois qu’on se retrouve devant un dragon ou un golem, on fait moins le fier, je vous assure). Les décors sont eux aussi très beaux et détaillés, même si une impression de déjà-vu se dégage à certains moments du jeux. Leur aspect donne un côté sombre au jeu, cela fait bien ressentir l’ambiance pesante et étouffante qui règne sur la cité de Léa Mundis.

La cathédrale du Léa Mundis, lieu des ultimes révélations.

A savoir que pour s’inspirer des décors, le staff s’est rendu dans la région de St Emilion pour étudier les architectures ancestrâles, histoire de pimenter encore mieux l’ambiance sombre de cet univers médievalo-fantastique.
Bref esthétiquement Vagrant plaît beaucoup, les capacités de la PSX ont été poussées dans leurs derniers retranchements pour aboutir à un tel rendu visuel.

Paddle en main…

Venons-en à la jouabilité. Vagrant Story se démarque des autres jeux par son genre totalement nouveau, mêlant à la fois jeux d’aventure (pour le coté plate forme et énigmes) et du RPG. Vous aller pouvoir sauter, courir, pousser ou soulever des caisses afin de progresser, et tout ça très aisément, le tout étant fluide et jouable. Mais vous serez aussi régulièrement en proie à combattre divers monstres.

Ainsi Matsuno et son staff ont mis à notre disposition deux modes de jeu :

  • Le premier est le mode libre ou normal qui permet au joueur de réaliser toute sorte d’action (pousser, sauter, grimper…) et pendant lequel vos HP,MP et Risk points(je vais vous expliquer par la suite) se régénèreront assez rapidement.
  • Le second mode est le mode combat qui sert, comme son nom l’indique, à déchiqueter du monstre. On en vient ainsi au système de combat, qui est totalement novateur, très complexe et très riche. Peut-être l’une des meilleures trouvailles du jeu à mon avis. Il ne se déroule pas au tour par tour comme dans beaucoup d’autres RPG, cette fois, cela s’organise autour d’une sphère qui s’active lorsque vous aurez dégainé votre arme et pressé le bouton Rond. Cette sphère vous permet de voir votre champs de frappe, elle sera plus moins grande selon la portée de l’arme. Et toute partie d’un monstre à l’intérieure de cette sphère pourra être visée, à vous ensuite de bien choisir la partie de votre ennemi à toucher.

Un chain. L'effet d'une défense.

Les facteurs qui rentrent en compte lors des combats sont très nombreux. Le Risk par exemple est un taux qui vous indique tout simplement le “risque” qui va influencer vos attaques et celles de l’ennemi.
C’est pourquoi plus ce taux sera élevé, plus vos coups seront puissants mais moins ils seront précis, et à son tour, l’ennemi vous frappera plus fort.
Le système de Chain et de Défense est aussi important, en clair, vous pourrez réaliser des combos que vous aurez choisis en appuyant sur une touche lors de l’apparition brève d’un point d’exclamation au-dessus de votre tête. Il est donc possible de tuer n’importe quel monstre et même boss en un coup (car on peut enchaîner 999 combos sachant que les dégâts augmentent à chaque fois – mais il est déjà bien d’en faire 15 .). Et la même possibilité s’offre au joueur en défense pour parer, réduire, contre attaquer ou annuler coups et magies.
Il faut aussi gérer votre équipement qui est essentiel, car tous les monstres ont leurs faiblesses et leurs forces, il faudra donc employer des armes qui transpercent, entaillent ou assomment selon les monstres.
(ne vous étonnez pas si, d’une arme à l’autre, les dégâts passent de 2 a 60). D’ailleurs vous aurez l’occasion à plusieurs reprises de vous retrouver dans des forges qui permettent de défaire, assembler, fusionner, créer – et j’en passe – pour, au final, se faire son propre équipement. (Si vous êtes forgeron ce jeu est pour vous).
Ajoutez à cela la localisation des dégâts, les liaisons élémentales, des Break Arts, des grimoires permettant de jeter des sorts de magie et encore plein d’autres choses et vous obtenez un système de combat extrêmement riche est passionnant une fois maîtrisé.

Une magie.

Sachez que vous ne gagnerez pas d’expérience dans ce jeu, votre perso ne pourra donc modifier ces stats qu’à l’aide de nectars ou de vins (assez rares) et à la fin des combats contre les boss. En revanche, le fait d’exécuter de nombreux chains et techniques de défense vous permettra de débloquer de nouveaux coups spéciaux.
Bref une jouabilité aux petits oignons mais un système de combat qui demandera peut-être un peu de temps avant d’être bien assimilé.

Une histoire des plus sombres

Le scénario est au premier abord assez simpliste mais devient de plus en plus passionant vers sa fin. Entrainant des rebondissements made in Square dont on ne se lasse pas. Et si l’accent est plus mis sur l’action que sur les dialogues, les quelques cutscenes du jeu sont d’une grande beauté et font avancer doucement le scénario. Au fur et à mesure que les secrets de Léa Mundis se dévoilent à nous, Ashley va tenter de découvrir quels sont les véritables enjeux politiques et religieux se cachant derrière la ruée vers cette cité. Cité déjà investie par l’église et la secte de Müllenkamp.

Ashley Riot, seconde.

Mais notre héros va aussi devoir affronter une remise en cause totale de lui-même face à toutes les révélations que lui fera Sydney. Ce dernier est d’ailleurs l’un des personnage les plus travaillés du jeu, autant visuellement que psychologiquement, car possédant des pouvoirs très mystérieux et une histoire des plus intéressantes. A ces deux personnages viendront se greffer le dernier du trio principal dira-t’on : Roméo Guildenstern, général des Crimson Blades sous le commandement direct du cardinal mais ayant ses propres desseins que l’on découvrira par la suite. Au final, des personnages tout bonnement excellents et un scénario assez simple mais pourtant passionnant.

Et plaisir de l’ouïe bien sûr…

A la bande son, Hitoshi Sakimoto. Ou ce dernier a fait des merveilles. Tout au long de l’aventure les différents thèmes s’enchaînent, s’accordant parfaitement avec l’ambiance et lui ajoutant une autre dimension. Les frissons vous parcourent lorsque vous entrez dans une salle lugubre à souhait et vous emplissent de bonheur lorsque le soleil se décide à se montrer. L’harmonisation entre le jeu et la musique est époustouflante.
Les bruitages sont de mêmes, de très bonne qualité. Tout cela finalement donne forme à l’ambiance si particulière et unique de Vagrant Story.

Carte de Léa Mundis.

Et je vais finir par la durée de vie qui est assez bonne puisqu’il vous faudra aux alentours de trente heures pour bien finir le jeu une première fois. Mais il est possible de le recommencer avec ses stats et son équipement de la dernière partie. Ainsi, en plus du petit plaisir sadique à déchiqueter les premiers monstres en un coup, s’offre à nous la possibilité de découvrir de nouveaux donjons secrets. Des titres honorifiques sont aussi à gagner, par exemple en finissant le jeu en moins de 10h, en le faisant à main nu, en écrasant 500 monstres de tel type etc… mais ne sont pas d’un grand interêt. Au final une durée de vie très convenable.

Certains joueurs pourront cependant reprocher à Vagrant Story une trame trop linéaire, des décors répétitifs tout comme le déroulement du jeu et aussi et surtout une difficulté assez élevée. Mais ce jeu ne souffre pas de défauts majeurs, après c’est à vous de voir.

Au final Vagrant Story est un excellent RPG, innovant et captivant à souhait. De plus il est sorti sur notre vieux continent et bénéficie d’une bonne traduction française. Alors pourune poignée d’euros il ne faudrait pas s’en priver.

Ecrit par Nooj le 20 octobre 2004 | Modifié le 04 novembre 2007

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