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  • Titre original :
  • Wolf's Rain
  • Titre français :
  • Wolf's Rain

Une tête de loup dans la neige.

~ Introduction ~

Dans un monde dévasté et profondément plongé dans un déclin dont on ignore la cause, les hommes qui ont survécu vivent regroupés dans les ruines de cités que l’on imagine jadis prospères et resplendissantes de beauté. Ces hommes sont sous l’autorité des derniers représentants de la civilisation d’autrefois, les nobles. Un épais mystère règne à leur sujet, et la population n’en sait pas grand chose si ce n’est qu’elle leur doit respect et obéissance. La technologie qu’ils ont à leur disposition, derniers restes de la grandeur passée de leur civilisation, est jalousement gardée secrète, et c’est avec crainte que le petit peuple regarde passer les nefs menaçantes des nobles dans le ciel.

La couleur rouge de la lune l’annonce, la fin du monde approche. Une ancienne légende raconte que quand la fin du monde viendra, les loups ouvriront les portes du paradis et qu’un monde nouveau, régi par ceux-ci, naîtra. Tous les livres d’histoire expliquent pourtant qu’ils ont tous été exterminés, il y a deux cents ans de cela. Pourquoi ?

Malgré tout, quelques loups ont subsisté, se cachant aux yeux des humains en prenant leur apparence. Attiré par une odeur étrange, Kiba, un jeune loup blanc, se rend à Freeze City, bien décidé à trouver la source de ce parfum enchanteur qui l’enivre depuis plusieurs jours. Au fond de lui, il sait. Cette odeur est celle de la fille fleur de lune, celle qui sera leur guide…

Vers le paradis.

Vers le... ... Paradis ?

~ Un univers apocalyptique enchanteur ~

Vous l’aurez compris, le monde dans lequel évoluent les personnages principaux de Wolf’s Rain est loin d’être accueillant, et il le deviendra de moins en moins au fil des épisodes, tant son agonie est violente. C’est pourtant avec un immense plaisir que l’on assiste au voyage du groupe de loups à travers ces paysages mornes et décharnés, car bien qu’apocalyptique, l’univers de la série possède un charme certain. Des ruines d’anciennes cités envahies par une végétation luxuriante aux plaines enneigées et ponctuées de glaciers gigantesques, le dépaysement est total.

Il est à souligner que l’on avait rarement vu un monde aussi cohérent, avec ses coutumes propres, sa faune, ses légendes, son mode de fonctionnement, ses complots, sa religion. Une religion dans laquelle les loups sont élevés au rang de dieux créateurs de mondes, et où l’univers fonctionne par cycles. Ne voulant pas vous gâcher le plaisir de la découverte, je préfère ne pas vous en dévoiler plus. Cependant je pense écrire bientôt un supplément expliquant les ressorts cachés du monde de Wolf’s Rain. A suivre…

Le mystère qui plane autour des nobles, de leur mode de vie si particulier (sulfureux mélange entre coutumes qu’on croirait tout droit sorties du moyen âge et high-tech, luxure et raffinement, manipulations génétiques et pouvoirs étranges, le tout sur fond d’ésotérisme religieux), et de leur ancienne civilisation déchue rend ce monde encore plus attractif. Leur comportement à l’égard du petit peuple varie en fonction de leur caractère, et certains vivent coupés du monde, dans leurs châteaux titanesques.
L’intérêt plus ou moins fort qu’il portent au “Rakuen” (paradis) influe sur leur politique et est une dangereuse source de conflits. Certains mènent d’étranges recherches sur le paradis, les loups et Cheza, la fille fleur de lune. Ils semblent vouloir faire aboutir un projet que leurs ancêtres avaient lancé avant l’évènement qui fit basculer leur monde dans une lente agonie. Encore une fois, je ne vous en dirai pas plus…

Tous ces ingrédients contribuent à donner à cet univers un caractère complètement envoûtant, ce que la musique de Yoko Kanno achève de faire.

Mais qu'est-ce qu'il fait ? Pitié sauvez-la !

~ Yoko, tu poutres ~

Yoko Kanno, compositrice de génie, nous gratifie là d’une de ses meilleures OST. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore cette artiste d’exception, elle s’est fait connaître pour son travail sur les OST de séries comme Cowboy Bebop, Arjuna, Escaflowne ou encore plus récemment Ghost in the Shell : Stand Alone Complex. Autant dire que sa réputation n’est plus à faire, et qu’aujourd’hui c’est un des plus grands noms (si ce n’est le plus grand) du secteur de la bande originale d’animes japonais.

Deux volumes (comprenez deux OST) sont sortis à ce jour pour Wolf’s Rain. D’une richesse rare, tous les styles musicaux y sont présents : du classique au rock en passant par le jazz ambiant et j’en passe. Que dire de ces deux galettes si ce n’est qu’elles sont indispensables et qu’elles font en grande partie la force de cette série ? Que serait Cowboy Bebop ou Escaflowne sans la puissance des musiques de Yoko Kanno ? Ici, c’est la même chose.

Des émotions, la série nous en offre à la pelle, mais accompagnées de cette bande originale, ces émotions sont transcendées, tout simplement. J’ai rarement été autant ému en regardant une série animée, et certains passages prennent tellement aux tripes qu’il vous sera difficile de retenir vos larmes. Je précise que cette partie de la critique n’est pas totalement objective, tant j’ai été conquis de bout en bout par ces musiques. A dire vrai, Yoko Kanno est même parvenue à me faire frissonner lors de passages “quelconques” qui prennent une toute autre dimension quand on y greffe la musique, et ce, à chaque visionnage. Un simple travelling dévoilant un paysage par exemple. C’est dire…

Un long, long, (...), long couloir.

~ Des personnages profondément humains ~

Entamons cette partie avec un petit mot sur le character design. Très typé Bones (Scrapped Princess, RahXephon, Kurau Phantom Memory…), il n’en demeure pas moins assez original dans l’ensemble (notamment chez certains personnages nobles, qui sont des monstres de charisme), mais surtout très léché et agréable à l’oeil. On sent bien que le design de chaque personnage a été soigné et créé pour se marier à la perfection avec ce qu’il représente dans la série. Leurs visages sont très expressifs, et les dessinateurs sont parvenus à rendre joie, tristesse, désespoir, compassion ou épuisement avec une justesse rare.

Kiba.
Kiba

Seules deux choses le poussent encore à avancer dans le vie : le paradis et la fille fleur de lune, dont il poursuit l’odeur nuit et jour par tous les moyens, ignorant les obstacles qui se dressent devant lui, en espérant la retrouver un jour. Le lien très fort qui les unit reste un mystère pendant une longue partie de la série.

Tsume.
Tsume

Solitaire et méprisant, il se sert des humains pour survivre. Il fait en effet parti d’un groupe de pillards qui dévalise les convois de nourriture destinés aux nobles, et dans lequel, étant un loup, il est le seul à ne pas courir de risques. On assistera au cours de la série à un changement radical de son caractère, dévoilant une facette de sa personnalité qu’il cachait aux yeux de tous.

Toboe.
Toboe

C’est un loup encore bien jeune et naïf. Elevé par une vieille femme, il est en manque de compagnie et d’affection. Très attaché aux humains au départ, il apprendra à s’en défaire et partira avec les autres loups en quête du paradis, ces autres loups qui deviendront ses seuls amis et sa nouvelle famille.

Hige.
Hige

Chapardeur professionnel, il est un jeune loup qui a choisi de vivre dans la facilité en vivant parmi eux, sous leur forme, et en se nourrissant de la nourriture qu’il leur vole chaque jour. Très sociable et généreux, il n’hésitera pas une seule seconde avant de rejoindre Kiba dans sa quête du paradis, après l’avoir sauvé d’un mauvais pas.

Cher.
Cher

Ancienne compagne de Hubb, elle faisait partie du groupe de chercheurs en charge du programme d’étude sur Cheza. Totalement obsédée par les légendes du livre de la Lune et cette fille, elle tentera tout pour percer à jour les véritables raisons de son existence en ce monde. Elle est si hypnotisée par son but qu’elle semble même parfois agir inconsciemment, comme guidée par son instinct.

Hubb.
Hubb

Totalement dépassé par les évènements qui ont poussé sa femme à tout quitter, il cherche en vain à essayer de comprendre, et retrouver cette femme qui lui manque tant. Policier de métier, sa seule raison de vivre est désormais de la revoir et d’accomplir avec elle la fin de sa quête.

Quent Yaiden.
Quent Yaiden

Jadis shérif de renommée, il est persuadé que sa famille a été décimée par des loups. Depuis ce jour, sa haine envers ces créatures n’a plus de limite, et son unique but est leur éradication totale. Ainsi il erre sans fin dans le vieux monde, se perdant dans l’alcool et tuant tous les loups qu’il rencontre, accompagné de son chien-loup, Blue, avec qui il a noué une relation extrêmement forte au fil des années.

Cheza.
Cheza

Elle est la fille fleur, un organisme né grâce à une biotechnologie avancée, véritable croisement entre un végétal et un être humain. Officiellement créée pour pouvoir survivre dans n’importe quel milieu, certains nobles emploient des dizaines de scientifiques, mènent sur elle des recherches intensives et se disputent même sa propriété. Sa relation avec les loups est très spéciale.

Darcia.
Darcia

Ce noble est un des personnages les plus charismatiques que je connaisse, ténébreux, mystérieux et rongé par la tristesse. Harmona, sa dulcinée, est atteinte d’un mal inconnu qui l’a plongée dans un profond coma. Elle ne cesse de dépérir, et Darcia ne vit plus que pour trouver un moyen de la faire revenir à la vie. Descendant d’une longue lignée de nobles, c’est aussi l’un des plus intéressés par le paradis.

Ookamu.
Ookamu

Jagara et Ookamu sont deux nobles supplémentaires qui interviendront souvent dans la série. Leur intérêt en commun pour le paradis en font des ennemis potentiels.

Comme vous avez pu le remarquer, ces personnages ont tous un but ayant à voir de plus ou moins loin avec le paradis. Ne vivant plus que dans l’espoir d’atteindre leur but un jour, jusqu’à leur dernier souffle de vie, ils en deviennent très touchant. Personnages principaux, personnages secondaires, leurs relations sont assez développées et ils semblent tous dotés d’une âme. Il est rare d’avoir dans une série des personnages secondaires ayant tant d’importance, mais surtout si crédibles. Poursuites, recherches, combats, coopération, leurs chemins vont tous se croiser et s’entrecroiser, car Wolf’s Rain c’est aussi ça, la croisée des destins d’hommes et de femmes qui n’ont rien en commun, si ce n’est leur but à tous.

Kiba prend la pose.

~ Un scénario riche et une technique de narration originale ~

La série compte 26 épisodes et 4 OAV, sorties peu après la fin de la diffusion de la série sur les chaînes japonaises. La conclusion apportée par l’épisode 26 n’avait en effet pas été jugée satisfaisante par le studio, et la présence de 4 épisodes résumé, diffusés à la suite et présentant la série du point de vue de différents personnages, était excessive selon certains fans japonais. Ces 4 OAV ont été créées pour compenser la longueur de cette coupure et apporter une vraie fin à la série, cependant infiniment plus sombre et triste que l’on pourrait l’imaginer.

La technique de narration, dans cette série, est assez particulière. La plupart des personnages humains étant complètement obnubilés par leur but, ils en deviennent presque autistes, et ne se dévoilent jamais, sauf pour quelques rares exceptions. Ainsi, on n’en apprend plus sur les uns qu’à travers la quête des autres, jusqu’à un stade très avancé de la série. Chaque épisode voit le chemin de plusieurs personnages avancer, et les personnalités d’autres s’étoffent en conséquence. Prenons l’exemple de Cher : ce n’est qu’au travers des souvenirs qu’a Hubb de leur relation et de sa rencontre avec d’autres personnages importants que l’on arrivera à la cerner. De même, dans ses recherches, chaque personnage apporte son lot de clés aidant à comprendre le scénario, et le fait avancer à sa manière.

Le tout est orchestré par la progression de la meute des loups dans leur quête du paradis, puisqu’il est le but premier de la plupart des personnages, d’une façon détournée ou pas. Il constitue vraiment le noyau central de la série, auquel tout est relié du début à la fin, et qui nous mènera dans les tréfonds de l’histoire des nobles, aux confins du monde en ruine de Wolf’s Rain.

Eclipse de lune. Champ dévasté.

~ Conclusion ~

Que dire sinon que cette série est un véritable chef-d’oeuvre, LA série de 2003 ? Pas grand chose, si ce n’est que vous feriez bien de courir l’acheter dès maintenant. Elle en vaut la peine, je vous le promets.

Rakuen.

Ecrit par NoZ le 22 décembre 2004 | Modifié le 04 novembre 2007

Le 12/09/2007 à 02:46:20

Morshwan
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Inscrit le : 27/12/2006
Commentaires : 100

Il est vrai que ces 4 foutus épisodes en plein milieu sont bien lourds, mais le reste demeure vraiment charmant. Surtout les personnages loups qui ont des comportements très bien réalisés. On s’attache beaucoup à ces personnages. Après ça, y’a peut être deux ou trois points pas terribles, mais bon, il vaut vraiment le coup !

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Oui, ma tongue est crénelée et elle le vit très bien :P

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