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  • Xenosaga Episode I Der Wille zur Macht
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  • Xenosaga Episode I Der Wille zur Macht

Logo Xenosaga Episode I Der Wille zur Macht.

~Commencing startup experiment. Open up an interconnection.~

Fruit de l’union de Monolith Software et de Namco, je vais vous conter l’histoire d’un jeu hors du commun… Père du fameux et mythique Xenogears, Tetsuya Takahashi décida de quitter la société au grand A rouge (Squaresoft) après de nombreuses années de dur labeur afin de monter son propre studio et de pouvoir mener à bien son énorme projet: Xenosaga. Xenogears était un épisode V d’une saga de 6 épisodes et à cause de diverses contraintes de temps et d’argent (celui-ci partant dans d’autres caisses pour financer un certains Final Fantasy huitième du nom à la base mais ensuite le flop que fut le film), Takahashi dut réagir pour mener cette grande idée de space opera vidéoludique à terme. Il décida donc, à partir de sa nouvelle société, de créer ce qui semble être un prologue et donc de commencer avec un épisode I. Seulement Xenosaga Episode I est le premier épisode d’une nouvelle saga qui n’a pour le moment que quelques similitudes avec Xenogears et le Perfect Works. Cela peut s’expliquer par exemple par le fait que le scénario original ait été revu et corrigé puisque Squaresoft détient les droits de Xenogears. Voilà pour la petite histoire où l’on apprend comment est né Monolith Software et les liens entre les Xenogames.

Shion Uzuki et Nephilim. Wilhelm.

~Free from the bonds of flesh… A pure consciousness has no true form. All that exists is the longing for reality.~

Je vais tenter de résumer l’intrigue de ce RPG dont le scénario est la clef de voûte à l’instar de son grand frère Xenogears. Premiers écrans, nous sommes au Kenya (sur Terre oui) en l’an 20XX sur un chantier archéologique. Les chercheurs font soudain la découverte d’inscriptions en relief dans le sol. Un des hommes du terrain qui semble être un professeur possède un objet spécial et l’insère dans une marque de la mystérieuse découverte. Soudain, tout s’illumine et le sol se met à gronder. Depuis le fond du lac adjacent un gigantesque mécanisme se met en marche. Un chemin apparaît sur l’eau et au bout se trouve un étrange et énorme monolithe doré en forme de croix qui rappelle la forme de la clef utilisée par le professeur. Il se met à pleuvoir… Écran noir. Nous sommes dans l’espace 4000 ans plus tard et l’humanité a finalement gagné et colonisé une bonne partie de l’Univers. La Terre semble oubliée de tous. Les systèmes solaires habités sont regroupés dans un organisme politique, la Star Cluster Federation. Les informations s’échangent dans l’étendue sombre et étoilée grâce à l’Unus Mundus Network. Au loin dans l’infinité de l’espace on aperçoit l’étrange artefact doré flottant dans le vide et l’immensité. Celui-ci semble différent de l’autre car il possède une inscription hébraïque rouge (un aleph, première lettre de l’alphabet hébreux). Des petits vaisseaux s’en approchent pour l’amener dans les soutes de leur vaisseau mère, le Woglinde. Un homme en scaphandre fait l’erreur de toucher l’étrange objet et se fait aspirer par celui-ci à son contact. De nouveau un fondu, très cinématographique… Nous sommes sur le Woglinde où une équipe de Vector Industries (un grand groupe financier et industriel très puissant) tente de donner “vie” à un robot de combat premier d’une future longue série. Le nom de cette arme est KOS MOS. Son but est de protéger l’humanité d’une menace, apparue subitement il y a environ 14 ans dans la même période que l’incident de la planète Miltia, qu’est la race extraterrestre et monstrueuse nommée Gnosis. Celle-ci apparaît n’importe où et transforme les choses et les êtres en monstres. Le Woglinde subit une invasion de Gnosis et la seule chose à faire est de gagner la planète Second Miltia. Le chef du projet KOS MOS, Shion Uzuki (un nom connu chez les fans de XG), se trouve soudainement entraînée dans une histoire de plus en plus complexe où toutes les forces en présence, comme une organisation terroriste du nom de UTIC ou encore un personnage mystérieux du nom d’Albedo, ont pour objectif le fameux artefact monolithique, le Zohar. Vous allez donc essayer de joindre Second Miltia tout au long du jeu. Vous traverserez des lieux plus ou moins immenses et étranges comme la Kukai Foundation, une organisation spéciale qui est aussi un Etat membre de la Galaxy Federation et un Etat-vaisseau, l’intérieur d’un Gnosis ou encore un Encephalon et vous découvrirez des complots politiques ainsi que des secrets que l’espace aurait dû garder pour lui… Je ne peux en dire plus sous peine de spoiler abondamment ceux qui s’apprêtent à faire cette merveille. Sachez cependant que goûter à un tel chef d’oeuvre vous rendra accro et que vous deviendrez plus exigeant envers les autres RPG (et même autres jeux vidéo). Toujours est-il que Xenosaga bénéficie d’un univers très riche (le jeu possède une encyclopédie).

Zohar en train d'apparaitre. Zohar.

Xenosaga Episode I est un mélange habile de nombreuses références et Takahashi a eu le génie de réussir à créer un scénario original et démentiel à partir de sa culture, qu’elle soit religieuse, cinématographique, littéraire, ou encore de la japanimation. Chaque détail est un indice et chaque nom est une référence subtile à une oeuvre qui a touché Takahashi. Vous avez dû vous en rendre compte mais par exemple il y a de nombreuses références au cultissime film de Kubrick, 2001 A Space Odyssey. Le scénario vous entraînera aussi dans des références aux Gnosticisme, à la Bible ou encore à des écrits philosophiques. Xenosaga est un jeu très mystique. Mais il y a aussi des références visuelles avec par exemple 2001 (le Zohar, copie du monolithe noire – tiens comme Monolith Soft! -) ou encore des oeuvres plus soft comme l’animé japonais Gunbuster. Citer toutes les références serait un travail terrible tellement il y en a. Le jeu présente de nombreux rebondissements et certaines scènes vous feront jouir de plaisir. Cependant certaines sont plutôt violentes (et les thèmes du jeu sont vraiment adultes), le jeu n’est pas forcément à mettre entre toutes les mains. Concernant la censure, cette version US a juste été amputée d’une scène pas si importante que cela. Premier épisode d’une longue série, le jeu laissera de nombreuses questions sans réponse…

L'émergence de KOS MOS. Shion Uzuki et KOS MOS.

Au-delà du simple scénario pourtant très bon on peut aussi aborder le jeu d’une manière philosophique. Ce n’est pas pour rien que le jeu s’est doté d’un sous-titre imprononçable en allemand. “Der Wille zur Macht” est une référence à l’oeuvre du même nom (qui signifie “La Volonté de Puissance”) du philosophe germanique Friedrich Nietzsche (1844-1900). Der Wille zur Macht est une oeuvre posthume sensée résumer la pensée Nietzschéenne, mais dont le contenu diffère du projet du philosophe. En effet, à sa mort en 1900, sa soeur Elizabeth Foester-Nietzsche, antisémite et nazie, a repris les manuscrits et notes laissées par son défunt frère et a sélectionné des passages, en a même probablement réécrit pour en faire un ouvrage ouvertement raciste ou en tout cas prônant l’idée d’une race supérieure et donc d’une race inférieure. Seulement, la volonté de puissance pour Nietzsche n’est pas une volonté de destruction, de domination, comme on pourrait le penser à la lecture du livre. Dans l’idée de Nietzsche, la volonté de puissance est une volonté qui permet à l’homme d’atteindre l’état de surhomme, c’est à dire un état de création de nouvelles valeurs. Il ne faut pas prendre l’idée de surhomme au sens politique, racial ou moral du terme mais au sens spirituel : le surhomme dans l’idéal est son propre berger et son propre troupeau or, si l’on prenait l’idée du surhomme dans son sens moral ou politique, il ne serait que chef, berger d’un troupeau qui serait le peuple. La volonté de puissance, dans le sens de pouvoir, est assimilable à des institutions comme l’église, l’état, etc. Dans Xenosaga, on retrouve diverserses volontés de puissance comme la Kukai Foundation, UTIC, ou encore Albedo. Cependant, on peut penser que Takahashi dresse une critique de la volonté de puissance, ou plutôt de pouvoir, en la personne d’Albedo – qui mène au nihilisme, que Nietzsche a été le premier à combattre d’ailleurs, je ne spoile pas plus. Il faut remarquer que XS est globalement un avertissement sur le post-nihilisme, “prochaine ère de l’humanité” selon lui. A bien y regarder, la mort de Dieu est au centre de XS comme elle est au centre de la philosophie Nietzschéenne. Pour Nietzsche, la mort de Dieu signifie la mort de la morale traditionnelle, poussant ainsi l’humanité à trouver une volonté de puissance en elle-même et non dans une religion, par exemple. Nietzsche avait prédit cela il y a plus d’un siècle et aujourd’hui qu’observons-nous ? La mort latente de la moralité et de l’idée de Dieu ainsi qu’une tendance à mettre en avant le non-sens de la vie. Dans Xenosaga, les antagonistes sont des personnages immoraux, si l’on s’en tient aux standards moraux occidentaux. Ils succombent à leur désir de pouvoir et n’hésitent pas à nier la vie des autres afin de chercher cette nouvelle volonté de puissance. Les scénaristes de Xenosaga (Takahashi et son épouse) avaient-ils pour intention de montrer que la volonté de puissance, qui est le fait de trouver en soi une volonté compensant le manque de morale, n’est pas une solution au non-sens de la vie aussi moral que Nietzsche le pensait ? La question reste ouverte… Toujours est-il que la volonté de puissance est censée être dans l’absolu très morale puisqu’elle permettrait à chacun de se libérer, de mettre la vie au-dessus de tout.

Albedo dans Simeon avec une Kirschwasser. Albedo.

~I’m the only living thing that exists in this place. There’s nothing else. No anger, no sadness, no happiness, not even a future… the only thing that’s here… is me.~

Les personnages ont une psychologie très développée et s’attacher à eux devient très facile. Ils sont les acteurs de ce superbe scénario et c’est pourquoi ils sont si importants. Votre équipe se composera au final de 6 personnages. Tous possèdent un passé désagréable qui les pousse vers un destin funèbre. Encore un point génial, les personnages dits secondaires sont tout aussi développés et les ennemis (humains) comptent parmi les plus charismatiques du jeu vidéo.

Shion Uzuki.

Shion Uzuki
Agée de 22 ans elle est l’héroïne de cet épisode. Son nom de famille est pour le moment une simple référence à Xenogears. Elle est responsable du KOS MOS Project General Operation System Research Center pour Vector Idustries First R&D Division. Au début du jeu elle a deux missions qui consistent d’une part à enquêter sur la disparition d’une planète qui a un lien étroit avec le Zohar Project et d’autre part à tester KOS MOS. Shion est une fille assez timide et réservée qui a perdu son petit ami il y a de cela 2 ans. Assez fragile elle est le parfait exemple de l’anti-héros. En combat elle reste plutôt faible mais possède des Ether d’une grande efficacité.

KOS MOS.

KOS MOS
Doté d’un corps de rêve, cet androïde de combat a été développé par Vector Industries et le conglomérat interstellaire afin de lutter contre les Gnosis. Une arme bien étrange qui réserve de nombreux secrets. Sa créatrice, Shion, a tendance à la considérer comme sa fille. Cette humanisation de KOS MOS créé parfois quelques incompréhensions de la part de Shion envers certaines actions de l’androïde. En combat elle est très utile et vraiment puissante. Certaines de ses attaques sont d’une beauté à couper le souffle (vous avez déjà vu vous une cinématique comme attaque ?).

chaos.

chaos
D’une apparence jeune et frêle on ne connaît pas énormément de choses sur son compte. Il parle peu et on le surprend souvent à donner des informations capitales que seul lui connaît. D’un air mélancolique il s’avère un très bon combattant. Il a le don de pouvoir détruire les Gnosis avec simplement ses mains.

MOMO.

MOMO
Ressemblant à une petite fille d’environ 12 ans elle est en fait un prototype d’humain synthétique (100-Series Obvertional Realian) dont la fonction est d’observer et de contacter les Gnosis. MOMO signifie “pêche” en japonais mais aussi Multiple Observative Mimetic Organicus. Elle a été créé par Joachim Mizrahi, un scientifique renommé à travers la galaxie et par sa femme Juli Mizrahi. Durant les affrontements elle est d’une grande utilité avec ses Ethers de soins.

Ziggurat 8 alias Ziggy.

Ziggy
Individu étrange, il était autrefois humain mais a remplacé ses organes par de la robotique afin de se supprimer en tant qu’être. Sa tâche au début du jeu est de secourir MOMO. En combat il est très puissant mais extrêmement lent. Un des héros les moins développés du jeu.

Jr.

Jr
Assez susceptible il est l’un des directeurs de la Kukai Foundation. Il adore les gros flingues (car il est complexé par sa petite taille) et devient un excellent combattant au cours du jeu.

Albedo.

Albedo
Je ne spoilerai pas mais c’est tout simplement le meilleur “méchant” jamais créé ! Ses répliques sont cultes, son rire est dément, son thème musical est grandiose et son design est à la limite de la perfection. Ce psychopathe viendra souvent vous mettre des bâtons dans les roues. Il semble lié à UTIC mais agit souvent pour son propre compte. En plus ce génialissime personnage parle quelques mots d’Allemand mais surtout de Français !

~You don’t get it? Well, how about I show you…~

Autre point fort de ce grand RPG, les combats. Assez dynamiques et originaux ils permettent l’utilisation de 3 personnages dans du tour par tour (effectivement c’est pas original mais attendez la suite !). Chaque héros peut réaliser différentes attaques qui lui sont propres. Chaque bouton de la manette correspond à un coup particulier. Le carré permet les actions de corps à corps alors que le triangle permet d’infliger des dégâts à distance. Chaque ennemi est sensible à un type d’attaque. Il faudra donc connaître le point faible de vos adversaires pour en venir à bout. On peut réaliser des enchaînements de 2 attaques de types différents. En perdant un tour d’attaque (en se protégeant ou en utilisant un item par exemple) on peut même réaliser une troisième attaque (Tech Attack) beaucoup plus puissante (avec le rond). Cette Tech Attack sera différente en fonction des enchaînements de carrés et triangles réalisés. Après chaque combat on gagne des T. Points permettant d’améliorer les capacités (vitesse, force…) des attaques ainsi que le niveau de celles-ci. On peut donc mettre des attaques puissantes avec rond en deuxième attaque ce qui permet de ne pas avoir à perdre des tours. Ces T. Points permettent aussi d’améliorer les capacités des personnages comme les HP, les Ether Points ou encore la force… En combat on a aussi la possibilité d’utiliser les Ether, “magies” du jeu que l’on débloque avec des E. Points gagnés à la fin des affrontements. Chaque personnage possède ses propres Ethers et peut en transférer à un allié. On peut utiliser des items, se protéger ainsi qu’entrer dans des AGWS (Anti Gnosis Weapon System), sortes de robots géants, qui permettent de réaliser des coups plus puissants. Cependant on ne peut les régénérer en combat et leur utilisation est assez limitée vu qu’ils n’apportent rien de spécial et que le jeu se finit assez facilement avec les personnages. De plus ces AGWS coûtent extrêmement cher à réparer et à customiser. Dernière grosse innovation, la Boost Gauge. Celle-ci se remplit en appuyant sur R1 à chaque attaque réalisée et permet de gagner des tours d’action que l’on peut prendre au moment voulu. De plus une roulette se déclenche avec le boost et fait gagner des bonus en fin de combat. Bref le système de ce Xenosaga peut paraître assez complexe aux premiers abords mais il devient vraiment jouissif au bout de quelques temps.

KOS MOS. MOMO et Ziggy.

Un combat. Un combat.

chaos en combat. Ziggy en combat.

~If you got time to think, you got time to get your fingers moving !~

Xenosaga est un RPG classique qui se déroule selon un schéma de plusieurs phases alternées entre donjons, cut scenes, combats et cinématiques. Cependant, comme pour les combats il y a de nombreux autres points originaux. Le système permet de tout customiser et upgrader que ce soient les personnages ou les AGWS. Les Skills Points permettent d’extraire des capacités des objets et de les assigner à un personnage. Concernant les quêtes secondaires, vous pourrez jouer au casino (poker, roulettes), faire des combats de AGWS dans un arène ou encore jouer au Mr Driller. Un jeu de cartes à la Magic The Gathering est même présent et vaut l’achat de XS à lieu tout seul à partir du moment où on adore ce type de jeu car celui de Xenosaga est une pure tuerie. Quelques “vraies” quêtes sont disponibles comme la recherche de portes et de leurs décodeurs pour trouver des objets rares et même un Ether surpuissant, l’Erde Kaiser, ainsi que de secourir des habitants de la Kookai Fondation. Il y a même des boss cachés dans cet épisode ! Pour vous guider vous possédez un radar qui permet de connaître la position des NPC et des ennemis et un détail génial est présent dans le jeu, on peut exploser pas mal d’objets du décors, ce qui permet de récupérer des items mais aussi de ralentir vos ennemis ou de leur changer leur status durant un combat ! Dernière chose, concernant les points de sauvegarde certains vous permettront d’accéder à tout moment à l’UMN (le grand réseau !) et donc de pouvoir jouer au casino par exemple mais aussi de refaire les niveaux déjà traversés là ou d’autres points ne vous donneront que la seule possibilité de sauvegarder.

Shion Uzuki et MOMO en maillots de bains. KOS MOS devant Zohar.

~There’s no difference between ilusion and reality to the person experiencing it. This is… no illusion…~

Graphiquement le titre de Namco s’en sort très bien. Pourtant désormais dépassé il reste agréable pour les yeux. Xenosaga Der Wille zur Macht ayant un univers de space opera il est normal de voir de nombreux décors plutôt vides, froids et sans réelles textures détaillées. Cependant cela reste de bonne facture malgré un aliasing souvent au rendez-vous. On notera certaines vues sublimes dans Cathedral Ship ou encore les églises fortement bien réalisées. Dans les combats on ne peut qu’être émerveillé par tant de beauté. Les personnages sont superbement bien animés et les effets sont magnifiques. On ne peut pas en dire autant du design des monstres qui contraste fortement avec celui des personnages de Tanaka. Ceux-ci sont vraiment très élégants et classes. Dommage que leur modélisation en 3D ne soit pas si fidèle, le style manga reste quand même bien mignon. Néanmoins c’est toujours un plaisir d’admirer KOS MOS ou encore le génialissime Albedo. Du côté des mechas, Junya Ishigaki a réalisé des AGWS nettement moins beaux que les Gears d’un certains Xenogears. Mention spéciale tout de même au sublime Simeon, mecha de Albedo. Dernière chose concernant la plastique du jeu, Monolith Software a réalisé les plus belles cinématiques existantes sur PlayStation 2. Une vraie tuerie visuelle qui bat les plus grosses productions de Square-Enix.

Une bataille spatiale. Shion Uzuki, Jr et Allen Ridgeley.

~So we’ll finaly hear it… The song. I can’t wait… for that wonderful song!~

Quant à elles, les musiques du jeu sont toutes d’une qualité remarquable. Encore une fois Yasunori Mitsuda nous montre son exceptionnel talent. Ayant adopté un style plus cinématographique changeant des ballades aux accents celtiques, il nous a concocté un remarquable travail où la mélancolie règne. On retrouve de nombreux thèmes d’ambiance qui collent parfaitement aux niveaux traversés. On pourra juste reprocher le manque d’une musique de combat contre les boss ainsi que le fait que l’on entende très peu les musiques dans le jeu. Aussi, de nombreux thèmes sont énormément repris au cours du jeu. Il reste quand même des chefs-d’oeuvre musicaux à l’instar du thème d’Albedo, Zarathustra, Proto Merkabah ou la musique du boss final, seul thème au style rappelant un certains Chrono Cross. Un vrai délice pour les oreilles.

Le Durandal fait feu. Gros plan sur KOS MOS.

~Mission complete, Shion.~

Vous l’aurez compris, j’adore ce jeu et c’est avec tristesse que j’ai essayé de lui trouver des défauts. Xenosaga promet 80 heures de jeu mais pourtant la durée de vie est plutôt à la moitié de ce nombre. Et si on enlève les cinématiques on se retrouve à beaucoup moins. D’ailleurs le gros défaut du jeu est que l’on passe le plus de temps avec la manette posée à regarder l’écran qu’à jouer et explorer ce fabuleux monde. Certains critiqueront l’aspect graphique mais on est obligé d’admettre que les cinématiques sont sublimes. Xenosaga Der Wille zur Macht remplit parfaitement son contrat de premier épisode d’une saga que j’espère longue et qui ira jusqu’au bout. Un scénario complexe et prenant, un visuel parfait, des combats plutôt dynamiques ainsi que le meilleur “méchant”... Voilà ce qu’est XS, un jeu proche de la perfection, une expérience unique, intense et vraiment pour un public mature. En un mot : divin.

To be continued Xenosaga Episode I Der Wille zur Macht.

Ecrit par Daku le 06 novembre 2004 | Modifié le 16 avril 2008

Le 12/03/2007 à 00:08:11

Astron
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Inscrit le : 26/12/2006
Commentaires : 218

Excellent article Daku, j’aime…ou du moins j’aime la plupart des choses que tu dis.
Comme je n’ai pas de place ici, je me contenterai de pointer les erreurs et d’expliquer rapidement. Je vous invite à lire mon dossier qui traite du sujet pour savoir ce que j’en pense. Voici quelques petits points avec lesquels je ne suis pas d’accord dans la partie “philo” de ton discours.

“Seulement, la volonté de puissance pour Nietzsche n’est pas une volonté de destruction, de domination, comme on pourrait le penser à la lecture du livre.”

Au contraire, c’est exactement cela. La volonté de puissance c’est une tendance à la domination et la destruction, Nietzsche l’affirme clairement sans arrière pensée.

“Cependant, on peut penser que Takahashi dresse une critique de la volonté de puissance, ou plutôt de pouvoir, en la personne d’Albedo”

Encore une fois, c’est bien tout le contraire. Albedo est le parfait représentant du surhomme Nitzschéen et si il est un “méchant”, ce n’est qu’un vaste piège tendu par Takahashi dont le but est de nous enfoncer dans un jugement calqué sur celui de Shion (l’héroine) pour ensuite nous donner une énorme claque et nous dire qu’on se trompe de route: “Hellllooooo you’ve got it all wrong” disait Albedo.

“Dans Xenosaga, les antagonistes sont des personnages immoraux, si l’on s’en tient aux standards moraux occidentaux. Ils succombent à leur désir de pouvoir et n’hésitent pas à nier la vie des autres afin de chercher cette nouvelle volonté de puissance[...]Toujours est-il que la volonté de puissance est censée être dans l’absolu très morale puisqu’elle permettrait à chacun de se libérer, de mettre la vie au-dessus de tout.”

Premièrement, en ne prenant pas en compte la vie des autres, ces personnages que tu dis “immoraux” (et ils le sont en effet) ne nient pas ces vies. La “négation de la vie” (que Nietzsche répugne) est le propre du “dernier homme”, l’homme le plus aliéné et le plus faible, autrement dit celui qui est incapable d’accepter la vie comme fondamentalement destructrice (comme je le disais). Ces personnages suivent bien au contraire leur volonté de puissance en etant “destructeurs” et sont donc respectueux de la Vie au sens que Nietzsche lui donne. C’est paradoxal, je suis bien d’accord.

Ensuite, non, la volonté de puissance n’est pas morale. Nietzsche était totalement antimoraliste (on le comprend facilement dans “la généalogie de la morale”). La morale est un ensemble de règles de conduites fondées sur la distinction du bien et du mal. Or, si il y a bien une leçon philosophique à retenir de “Par delà bien et mal (aussi bien le livre que le jeu) c’est que la distinction du bien et du mal est à bannir de notre mode de pensée. Il faut réfléchir “au delà” des notions de bien et de mal.

Finalement, j’en ai dis pas mal… Tant pis. Daku, si tu n’es pas d’accord, je t’invite à me répondre en mp ou sur le forum si il le faut. :)

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Le 14/09/2008 à 14:23:06

Daku
Avatar de Daku
Inscrit le : 28/12/2006
Commentaires : 1137

La morale c’est la distinction du Bien et du Mal. Le Surhomme ce n’est que le dépassement des valeurs morales traditionnelles dans l’édification d’un système personnel de nouvelles valeurs. Et ce dépassement doit mener à l’affranchissement de la volonté du sujet moral. L’homme se libère du carcan traditionnel et de l’emprise des volontés des autres sur lui et s’exprime pleinement, devenant ce qu’il est vraiment. Mais cela nécessite de franchir des étapes et de remettre en cause l’ordre établi. Tu as raison en disant qu’Albedo représente le concept du Surhumain, néanmoins on voit tout à fait que l’exercice de cette volonté de puissance est destructrice et qu’elle entre en conflit avec les autres. Seulement, il faut aussi distinguer la volonté de puissance de la volonté de pouvoir. Ce qui les distingue c’est le but. Alors que les différents acteurs cherchent à mettre la main sur Zohar pour dominer la galaxie, Albedo cherche à se compléter et à devenir un être accompli dont la puissance ne serait que la manifestation de son existence pleine. Et on peut alors dire que la volonté de puissance, en tant qu’elle lui permet de créer ses propres valeurs et de trouver un sens à sa vie est morale, d’autant plus qu’elle nécessite de mettre en avant la valeur absolue de la vie (et Nietzsche reprochait d’ailleurs à l’Eglise de nier la vie en limitant les désirs et volontés des gens). La vie est faite de confrontations, de destruction, mais elle est une dynamique et ce sont ces étapes qui mènent à la réalisation de l’invidivu, quitte à y laisser une certaine humanité puisque le Surhomme est égoïste du point de vue classique et qu’il n’est plus un homme normal mais au-delà...

Seulement, on voit dans Xenosaga Ep III que ce que recherche Albedo c’est finalement autre chose, la mort, aboutissement du processus existentialiste puisque selon Sartre “l’homme est condamné à sa propre liberté” (ou justement le Surhomme est l’homme devenu “absolu”, il est “trop humain”).

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The one who attains the dawn, the dusk, and the darkness shall climb the path to heaven… Wiseman

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Le 17/02/2009 à 22:50:14

Astron
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Inscrit le : 26/12/2006
Commentaires : 218

Alors il y a un chose que je n’ai comprise que très récemment et je voudrais donc revenir sur le rapport de la volonté de puissance à la destruction. Ce que je disais n’est en fait que trop réducteur, il manque une espèce de finalité. Je maintiens le fait que la volonté de puissance ait un aspect majeure sous la forme de la destruction. Seulement il y a un problème, si c’était bien sa seule composante, sa finalité ne serait que néant, un espèce d’ode à la mort comme seule objectif possible. Alors comment passer de la notion de destruction à celle de création, de vie ? En poussant la destruction dans ses derniers retranchements, en détruisant ce qui nous fait nous même, les idées des autres êtres et surtout nos propres idées. Il s’agit de se rendre compte que ce qui nous construit depuis la naissance est une chaine. Quitte à “détruire la vie” (autrement dit la nier, la limiter, comme le fait l’Eglise) , autant tout détruire, y compris nos valeurs. Et après ? Il n’y a plus de place que pour la création ( de nouvelles valeurs), c’est là que la véritable vie pour Nietzsche prend son essor. Et ensuite le cycle se répète ( et je ne parle pas de l’Eternel retour). On en revient finalement à ton idée de dynamique. C’est tout à fait ça. Et le surhomme n’est finalement que l’être qui parviendra à faire fonctionner cette dynamique sans arrêt.

Quant à Albedo, on voit effectivement qu’il exprime sa volonté de puissance de la plus évidente manière , la violence. Il n’est bien pas question d’une volonté de “pouvoir”, Albedo ne fait finalement que jouer le jeu, à sa manière, selon ses propres pulsions. Albedo détruit, il détruit son entourage sans scrupule, avec plaisir même car il a pris conscience que c’était un moyen qu’il avait de se libérer de ses entraves…par delà bien et mal( et donc de manière générale des entraves de la race humaine). L’ironie du sort veut que son unique moyen de détruite toutes ses chaines personnelles est de mourir , car son immortalité est une chaine également. L’épisode 3 ( et la fin du 2) le confirme comme tu le dis et il va plus loin encore: il dépasse la mort ( merci Wilhelm quand même) . Je n’ai pas besoin d’expliquer ce qu’il cherchait à créer, il l’exprime clairement à la fin de l’épisode 2.
Donc, je ne vois toujours pas de critique dans le personnage d’albedo, si ce n’est que la critique nietzschéenne de la morale.

p.

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