Baten Kaitos… Tantôt attendu avec impatience par les joueurs à la vue de l’équipe de production, tantôt rebutant par son côté très atypique… Etant grand passionné de la saga Chrono, je ne pouvais passer à côté de ce jeu signé Masato Kato, le père de ladite saga, surtout à la vue des premières images qui laissaient présager une “ambiance Chrono Cross” du meilleur effet, celle-là même qui m’avait tant envoûté. Je n’ai donc pas attendu longtemps après la sortie US du soft pour m’y essayer. Et je dois dire que malgré un caractère très spécial qui en rebutera plus d’un, ce jeu a su me séduire par de nombreuses qualités que je vais tenter de présenter ici, tout en tentant de faire la part des choses.
Après les phases préliminaires (installation de la console et du Freeloader, pour ma part), le jeu se lance et l’on peut admirer une superbe vidéo d’introduction nous plongeant de suite dans l’ambiance. Le contexte/background est posé : Les hommes ont combattu autrefois une tripotée de Dieux pour le moins belliqueux et ont vaincu. Suite à cela, ils ont dû s’expatrier sur d’immenses îles flottantes. Au fil du temps, ils ont d’eux-mêmes développé des ailes (dans le dos évidemment, avouons qu’ailleurs, ce ne serait ni pratique, ni esthétique), chose bien utile vu leur nouvelle vie aérienne.
Le jeu nous présente ensuite diverses scènes du jeu ainsi que les protagonistes jouables de l’aventure. D’abord, ce sont Kalas et Xelha qui se dévoilent, puis viendront Lyude, Gibari, Savyna et Mizuti (mon p’tit préféré, très excentrique ^^).
Kalas et Xelha
Ce brassage en tous sens nous permet entre autres d’apercevoir une sorte de gros personnage peinturluré (on devine le Cefca de service qui va pas être gentil du tout), ainsi que diverses scènes “choc”, la tension montant crescendo, s’achevant sur une ultime note reposante, la vue d’une baleine plongeant dans les eaux calmes. Le tout est accompagné d’une musique sublime, musique que l’on doit (comme toutes celles de cette OST) à Sakuraba, un compositeur très célèbre de la scène RPG, mais qui ne fait pas toujours l’unanimité. Il signe pourtant là l’une de ses meilleures OST, se trouvant, une fois n’est pas coutume, plus éclectique dans ses pistes, les morceaux aux cadences infernales et aux rythmes soutenus ne faisant pas la part belle de l’OST, loin de là.
Unique vidéo du jeu, mais qui vous fera baver. ^^
Pour revenir à cette vidéo, ceux qui auront eu la curiosité de voir celle-ci avant la sortie officielle du jeu (bref, le trailer), auront noté que, si les voix sont les mêmes, le doublage a été refait, et il est assez dommage de constater que la version finale est bien moins convaincante ; un choix qui laisse donc dubitatif.
Après un écran titre sobre, doté des deux options coutumières du RPG lambda, à savoir débuter ou charger une partie, ainsi que d’une belle musique un tantinet trop courte, on lance le jeu.
Quelques flash-back rapides, dans des couleurs éculées, à l’instar de photos jaunies par le temps. L’on y voir Kalas, se lier avec un Esprit Gardien (Guardian Spirit). C’est là la première grosse originalité du jeu. Contrairement à la plupart des RPG où vous endossez le rôle du personnage principal de l’aventure, ici, vous représentez l’Esprit de celui-ci. Un esprit qui est lié à Kalas et l’aide durant ses pérégrinations. Cette idée, d’un point de vue purement narratif, est d’une grande originalité. Ainsi, souvent, Kalas se tournera vers l’écran, vous fera face, et vous demandera conseil sur la marche à suivre. Vos réponses influenceront les décisions de Kalas ainsi que vos relations avec lui. Une idée simple mais surprenante à laquelle il fallait penser.
Après vous être nommé et avoir passé ces quelques scènes pour le moment incompréhensibles (que je vous laisse le soin de découvrir ^^), le jeu s’engage enfin. Kalas et vous vous réveillez donc dans une bâtisse qui se trouve être le “cabinet médical” du village de Cebalrai. Le médecin vous explique alors que Kalas a été attaqué par quelques félins agressifs dans la forêt Moonguile, où il a perdu connaissance. Fort heureusement pour lui, Meemai l’a trouvé et ramené au village, sain et sauf.
Après une petite discussion, Kalas décide de reprendre sa route. Il reprend donc sa Winglet et sort. Cette fameuse Winglet ne manque pas, par ailleurs, de surprendre le villageois de Cebalrai, peu habitués à voir ça. Cette aile mécanique, greffée à Kalas, a été confectionnée par son grand-père pour pallier à son infirmité. En effet, notre ami n’a, contre toute attente, qu’une aile.
Première chose à faire : aller dans le menu et configurer votre jeu pour avoir la meilleure ambiance sonore (ne commettez pas ma dramatique erreur). A ce titre, signalons que l’ensemble du jeu est doublé (en japonais pour la version japonaise, en américain pour la version US et la version PAL). Un doublage globalement réussi. Les voix sont bien trouvées, mais on regrettera parfois un manque de tonus et de conviction. N’en reste pas moins que les voix sont bien adaptées aux différents protagonistes, et les exclamations de combat vraiment réussies. Mention spéciale pour la voix de Mizuti. ^^
Après ceci, on peut se lancer dans l’aventure.
C’est dans ce type d’échoppes que vous achèterez vos cartes.
Après quelques pas, un honnête et très serviable habitant présente à Kalas une étrange plante. Celle-ci représente les points de sauvegarde. Ils sont de deux sortes dans Baten Kaitos. Cette espèce de plante est ainsi soit rouge, soit verte. La verte, se trouvant généralement dans les villes, permet, en plus de sauvegarder (fonction unique de l’espèce rouge donc), d’accéder à l’église. Cette église est l’unique moyen pour Kalas et son futur groupe d’acquérir des niveaux. En effet, si l’expérience se gagne de manière classique en en découdant avec les créatures néfastes qui ne manqueront pas de vous faire obstacle, les niveaux qui en sont la récompense logique ne peuvent s’obtenir qu’en allant prier à l’église. Les plus bigots d’entre vous seront donc ivres de bonheur à l’idée d’aller adresser leurs prières, comme il se doit. :]
Fort de votre enseignement à la sauvegarde, vous repartez en direction de la sortie du village. Kalas y fait là deux rencontres : d’abord Meemai, son inattendu sauveur, qui est un Greythorne, une créature bizarre dont les représentant peuplent grandement le monde de Baten Kaitos. La seconde est cette jeune fille étrange, qui semble être également en route pour la forêt Moonguile. Après avoir remercié le maire de son hospitalité, Kalas quitte donc le village, son but mystérieux pour nous se trouvant à la forêt Moonguile.
Nous arrivons donc sur la carte du monde. Et que c’est beau ! Ici, pas de cartes 3D telles que celles écloses à l’époque Playstation. A contrario, les cartes de Baten Kaitos sont des tableaux à la beauté transcendante, visuellement enchanteurs. Le fan de Chrono Cross ne sera pas, une fois de plus, dépaysé, la carte proposant un système identique a celui établi dans Chrono Cross. Les lieux sont indiqués et on appuie sur la touche de validation pour entrer. Une fois qu’un lieu où des combats se déroulent est franchi, la carte vous permet de refranchir par la suite ledit lieu sans être obligé de pourfendre la zone en tout sens. Masato Kato nous oblige, cette idée de pouvoir échapper à certaines redondances étant toujours fort appréciable.
Kalas pénètre alors dans la Moonguile Forest. Ici, les premiers combats arrivent. A l’instar de Chrono Cross (et d’autres RPG), les ennemis sont ici affichés, et vous basculez dans une zone de combat dès que vous entrez en contact avec l’un ou l’autre suppôt (vous aurez la satisfaction de voir que l’animation est durant les combats digne de ce nom, rattrapant la déchéance à laquelle nous font assister les déplacements classiques). Graphiquement, ces combats sont tout à fait honnêtes, MAIS ne cassent pas des briques. La réalisation de Baten Kaitos a de toute façon misé sur un aspect “humble”, et les combats suivent cette ligne de conduite. La musique qui les accompagne est quand à elle excellente. Et le système peut se targuer de nous rappeler que le principal reste le jeu.
Ces combats étant l’un des points les plus originaux du jeu, et sans doute l’un de ceux qui auront le plus inquiété les joueurs, je prends le temps d’en décrire les mécanismes importants, même si cela paraîtra assez abscons.
Dans Baten Kaitos, tout le système de jeu est basé sur un système de cartes. J’en vois déjà dont les traits s’affaissent. Pas de panique. Lisez d’abord ce qui suit avant de condamner ce système (qui, il est vrai, peut paraître inquiétant).
Avant toute chose, un petit préambule s’impose. Dans le monde de Baten Kaitos, tout tourne autour des Magnus. Les Magnus sont ces fameuses cartes qui permettent d’emprisonner l’essence d’un objet. Le scénario comme le système tournent donc autour des ces fameuses cartes, dont les pouvoirs semblent ne plus en finir.
Qui dit cartes dit souvent deck, et Baten Kaitos ne déroge pas à la règle. Kalas se trimballe donc avec tout un tas de cartes en tout genre. Certaines resteront de côté dans ce que l’on pourra appeler une réserve, et celles qui seront ”équipées” en vue des futurs combats composeront ce que l’on nomme communément le “deck”.
Le menu qui reviendra le plus souvent, celui de la gestion des deck.
Vos cartes sont de plusieurs sortes. Celles qui vous serviront principalement pour les combats sont les cartes d’attaque (qui auront donc pour effigies des armes en tout genre), les cartes de défense (en toute logique : des armures), ainsi que les magies (à noter qu’il n’existe pas de magie de soin dans Baten Kaitos). Vous aurez également rapidement besoin des cartes de soin. Celles-ci sont assez spéciales, et j’y reviendrai par la suite.
Une bonne gestion vous est nécessaire dans les menus. Celui qui joue à divers jeux de cartes à collectionner connaîtra le problème de l’organisation de son deck : ne pas trop privilégier un type de carte au détriment d’un autre. Après avoir composé un deck digne de ce nom, qui convient à la fois à votre style de jeu et au style de combat de votre personnage, vous vous lancez dans la bataille, battant vos cartes dans un rythme endiablé qui ne manquera pas d’effrayer les hordes de séides en tout genre qui vous barreront la route.
Avant d’aborder le combat à proprement parler, j’aborde la progression. Kato nous avait montré avec Chrono Cross qu’il avait appétit pour les systèmes de progression particulier. Baten Kaitos suit cette originalité. Ici, les niveaux sont bien présents, mais scindés en deux. Il existe en effet deux type de niveaux : le premier est une progression classique (à savoir que les personnages gagnent de l’expérience via les combats) si l’on omet le fait qu’il est nécessaire de passer à l’église pour jouir de son gain d’expérience. Le second type représente les niveaux de classe. Ces niveaux ne peuvent être obtenus qu’après avoir trouvé certains Magnus (habituellement délivré lors de la progression) et qui permettent d’augmenter les possibilités vis-à-vis de vos cartes (nombre de cartes dans les decks, dans les mains, et nombre de cartes qu’il est possible d’enchaîner).
Les combats, quant à eux, se déroulent de manière simple. Tous les decks sont mélangés aléatoirement lorsque le combat commence. Vos cartes apparaissent dans votre main et vous sélectionnez celles qui vous intéressent. Ceci dit, un timing vous est imposé lorsque vous devez choisir vos cartes (attaque, soin, ou appareil photo). Si, au premier niveau de classe, on peut voir affiché le rassurant 8 penché, symbole de l’infinité, dès le second niveau, un compte à rebours fait son apparition. Le joueur doit donc être constamment à l’affût, prêt à jouer ses cartes. Dans le même ordre d’idée, les protections (qui n’ont de valeur que si on les joue durant l’attaque adverse, logique) doivent être jouées dans un intervalle de temps très court. Plus vous progresserez, plus le nombre de cartes de votre main augmentera, et plus vos possibilités d’enchaîner des cartes et donc de faire des combos dévastateurs augmenteront. Sur l’image ci-dessus, vous pouvez également apercevoir des chiffres dans les coins. Les valeurs d’esprit. Celles-ci permettent, bien enchaînées, d’augmenter singulièrement la somme des dégâts. Il est donc important de choisir rapidement ses cartes, et ceci avec efficacité. Toute la complexité et la richesse du jeu est alors établie, plus encore en sachant que les dégâts sont « additifs », à savoir qu’une attaque de feu et une attaque d’eau lancées dans un même tour s’élimineront réciproquement, réduisant la somme des dégâts infligés. A la fin du tour de chaque protagoniste du combat, un tableau clair viendra vous récapituler vos actions du tour et les dégâts infligés, réduction de l’ennemi comprise. Un excellent moyen d’organiser votre stratégie (les différentes protections de l’ennemi apparaissant clairement).
Malgré tout, ce système n’est pas sans défaut. Le principal viendrait du caractère aléatoire des combats. Il est parfois véritablement frustrant (contre des boss notamment) de voir ses decks mal mélangés, et de ne rien pouvoir faire pendant plusieurs tours. Bien qu’une bonne gestion de vos decks vous permette d’éviter globalement le problème, on est jamais à l’abris d’une mauvaise distribution. :p
Le second défaut concerne la longueur des combats. Bien que le jeu ne requiert pas une quantité gargantuesque de combats, ceux-ci sont longs, très longs parfois même. Encore une fois, le caractère aléatoire n’aide pas à faire passer la pilule, et force de surcroît le joueur à toujours être attentif au jeu… (là où dans pas mal de RPG, il m’arrivait parfois de passer un ou deux combats sans vraiment regarder ce qu’il se passait ; ici, que nenni ! si vous n’êtes pas concentrés sur le jeu, impossible de vous en tirer !)
Dernier défaut, mais très peu présent : la sauvegarde et la disponibilité de l’église. Je vous recommande la plus extrême prudence via une sauvegarde de sécurité, car les concepteurs ont eu la mauvaise idée d’oublier de proposer un accès à l’église pour l’un des combats les plus difficiles du jeu…
Pour conclure sur cette partie assez lourde concernant le système de jeu, Baten Kaitos nous met face à un système simple, mais riche et extrêmement prenant, qui a de quoi griser bien des joueurs (la réussite de longs combos est pour le moins jouissif). Ceci dit, sa lenteur le condamneront auprès de nombreux joueurs.
Revenons donc à Kalas, que nous avons pour le compte lâchement abandonné dans la forêt Moonguile. (nous faisons de bien piètres Esprits…)
En traînant ses guêtres un peu partout dans la forêt, vous aurez pu constater et apprécier la beauté du graphisme. La célèbre 3D “précalculée” a été conservée, chose assez surprenante pour une console “nouvelle génération” (une 128 bits, sacrebleu !). Mais force est d’admettre que le résultat est plus que convaincant. Les graphismes sont beaux, très beaux. A l’instar d’un Chrono Cross, Kato a une fois de plus mis l’accent sur l’onirisme, la poésie visuelle, via des couleurs expressives, des décors enchanteurs (la scène s’y prête fort bien, il faut l’avouer : des îles flottantes au milieu des cieux), le chatoyant côtoyant et animant de vie les milliers de petits détails visuels qui s’amoncellent pour former de véritables tableaux bravant les standards esthétiques. La forêt et le village de Cebalrai ne sont que des avants-goûts (pensez bien qu’on ne vous aura pas montré le meilleur dès le début) et des lieux surprenants vous attendent. Un esthétisme rare, donc, aussi bien pour sa qualité technique que pour la variété des lieux.
Un grand soin a été apporté aux différentes îles que vous allez visiter, et aucune ne saura vous laisser de marbre, tant elles se veulent riches et originales. Grande corne d’abondance du jeu, attendez-vous à des décors jamais aperçus dans un RPG et d’une richesse irréfragable. Tantôt extravagants, tantôt conventionnels, allant du cocasse au pittoresque, en passant par du loufoque pur, ces décors ne manqueront pas de vous émerveiller, à n’en pas douter ! (j’imagine déjà la tête de certains lorsqu’ils arriveront dans un certain lieu… ^^)
Bref, cela nous fera oublier la médiocrité de l’animation de la populace qui abrite ce monde.
(même sans l’animation, avouez que ça ne paie pas de mine ^^)
Au centre de cette populace et de ce monde se trouvent vos personnages. Leur design est, quant à lui, assez particulier et en rebutera plus d’un. Une chose qui serait vraiment regrettable. Il est tout à fait juste de dire que le design est TRES particulier. Loin des habituels clichés du manga, le jeune designer Nakata Hirugashi, nouveau-venu dans le monde du jeu vidéo, aura d’ailleurs du mal à se creuser une place tant son dessin est loin du trait manga conventionnel. Pour ma part, je suis rapidement revenu sur l’avis mitigé pour lequel j’avais opté devant la beauté du dessin et l’allure des personnages. Brisant les classiques auxquels l’on m’avait pour le moins formaté, ce style unique a su me rappeler que l’on était loin d’avoir tout vu en matière de design. Certains (dont moi ^^) ont érigé un piédestal à Amano pour le caractère unique de ses oeuvres, ce qui prouve que les designs les moins communs et les plus difficiles n’en sont pas moins bon pour autant. Loin de moi l’idée de comparer ces deux artistes, mais les personnages de Baten Kaitos sont si éloignés de tous les styles que j’avais abordé jusque là, à fortiori dans un jeu vidéo, que j’espère que les esprits obtus s’aggraveront devant le design unique de Hirugashi. Bref, un seul conseil : prenez votre temps pour forger votre avis. Un jugement hâtif pourrait vous causer de sérieux troubles. Le design est si unique qu’il mérite que l’on s’y attarde un minimum avant de donner un avis définitif. ^^
Et une fois de plus, nous avons laissé notre pauvre Kalas de côté, perdu qu’il est dans sa forêt. Le plaisir des yeux nous fera succomber à tout. Bref, avançons dans les méandres de la forêt, où Kalas semble fort dépité. Une racine noueuse lui bloque l’accès à un coffre, qui semble très tentant. Pour s’en débarrasser, très simple, il faut utiliser un Magnus “vierge”. Ces cartes spéciales, dites “de quête” (enfin, c’est moi qui le dis, mais ça semble approprié ^^) sont des cartes vides avec lesquelles vous pouvez capturer l’essence de diverses choses. Vous pouvez ensuite réutiliser les objets trouvés afin de débloquer certaines quêtes ou de poursuivre le périple de Kalas. Ainsi, dans notre cas, Kalas devra retourner à Cebalrai capturer le feu de cheminée d’une habitation afin de consumer le rondin récalcitrant et céder le passage.
Kalas se fraye donc un passage dans la forêt et entend soudain les bruits d’une lutte. Rejoignant le lieu, il y voit Xelha, la jeune fille rencontrée plus tôt, en fort mauvaise posture, aux prises avec une créature des plus belliqueuses, il semble falloir en convenir.
Kalas, n’écoutant que son courage et sa bravoure (nan nan mais si), se jette sur la bête pour prêter main forte à Xelha. Durant le combat, il note avec humeur que certaines de ses cartes ont disparu, mais que d’autres sont apparues. Que se passe-t-il donc ? Ayant tout d’abord pensé à une conspiration, puis tour à tour à une intervention extra-terrestre et à un dédoublement de personnalité, Kalas finit par échafauder une réponse beaucoup moins pertinente que mes propositions, mais soit : ses cartes évoluent au fil du temps. Le système de cartes, que je pourrais qualifier de périmables, concerne principalement les objets de soin, puisqu’il s’agit là de nourriture. Il ne sera donc pas rare de voir vos aliments pourrir, et leurs effets changer. Par exemple, vous vous soignez avec une carte de régiment de bananes, et ce régiment finit par pourrir, transformant votre carte en objet périmé qui acquiert alors une autre utilisation, telle que faire des dégâts en le balançant à l’ennemi. Certains Magnus vierges sont également altérés par la fuite latente du temps.
Après avoir défait la bête, nos deux personnages discutent un peu (Kalas nous prouve qu’il est loin d’être le héros au grand coeur…) et Xelha fait remarquer à Kalas que, non seulement elle peut sentir votre présence, mais de surcroît elle peut entendre votre voix. Devant cet état de fait des plus étranges, les deux personnages décident de faire un bout de chemin dans la forêt ensemble.
Arrivés au bout de la forêt, ils débouchent dans une petite clairière ombragée où coule une cascade. Soudain, le pendentif de Xelha se met à luire de manière étrange avant de projeter un rayon de lumière en direction du centre de la clairière. Une créature typée Leviathan en sort alors, parlant de Malpercio, le Dieu maudit. Après un rude combat, la créature parle en mourant d’une “porte d’Ar” qui aurait été ouverte. Un Magnus de lumière semble alors tomber du ciel, s’approchant avec lenteur d’un Kalas surpris comme personne. La terre se met à trembler et des esprits semblent sortir par milliers de la petite cascade. Lorsque le tremblement et l’envol des esprits semblent enfin s’atténuer, ce n’est pour faire place qu’à un tremblement plus violent, mais provoqué cette fois par un immense vaisseau qui surplombe la clairière. En quelques secondes, quelques soldats en sortent, dont un que Kalas semble connaître (une relation loin de la bonne entente mutuelle). Celui-ci, ignorant Kalas, demande à Xelha de leur rendre un objet que cette dernière leur aurait volé. Lorsque Kalas tente de la protéger, il se fait violemment frapper. Puis plus rien… Lorsqu’il se réveille, il est seul au milieu de la clairière. Le Magnus doré a également disparu. Kalas laissant exploser sa rage, nous apprenons que l’homme en question, ce Giacomo, est le meurtrier de son grand-père et de son frère.
Je n’en dévoilerai pas plus sur l’histoire, vous laissant le soin de la découvrir. Je peux néanmoins en dire qu’à l’image de l’ambiance générale du soft, la poésie sera de mise et la magie vous emportera dans des tourbillons de saveurs délicieuses. ^^
Le scénario ne mise pas sur une grande complexité, mais cela ne signifie pas pour autant que celui-ci est caduc. Les personnages sont séduisants, leurs motivation et implications intéressantes. Les rebondissements ne manqueront pas et les révélations coutumières d’un bon scénario seront aussi de la partie, rassurez-vous. Le scénario vous réservera donc bien des surprises, et parfois même, de TRES grosses surprises. :’)
Outre donc un florilège de qualités non négligeable, nous pourrons ajouter à ce cloaque une couche en parlant pêle-mêle de la possibilité de voir l’ensemble des cartes découvertes (si vous aviez l’esprit collectionneur, vous voilà piégé :p), d’écouter l’intégralité des musiques découvertes au fil du jeu, ou encore d’un système de captures d’écran aléatoire durant chaque combat, qui nous donne un fond-d’écran de menu différent durant toute la partie. ^^
Voilà un tour d’horizon non négligeable de ce qui vous attendra si vous avez la chance de vous essayer à un Baten Kaitos dont la durée de vie est plus que respectable. Bien que le jeu soit d’un rythme relativement lent dû à la longueur des combats, il n’en reste pas moins une excellente expérience. On pourra aussi lui reprocher sa technique limitée (une unique vidéo d’introduction, une sobriété du graphisme général, des combats, etc.), mais n’est-ce pas justement ce qui fait tout le charme de Baten Kaitos ? Car la volonté est réelle et limpide : ce jeu se VEUT un contre-pied aux grosses productions. Mais encore une fois, n’est-ce pas en partie ça qui donne corps au charme, au magnétisme, à la magie qui se dégage ostensiblement de Baten Kaitos ?
J’ai envie de scander au chef-d’oeuvre atypique, celui qui ne sera pas accepté par une majorité en raison de déviations évidentes avec ce à quoi nous a habitué le marché actuel…
Baten Kaitos est une étoile, une étoile au sein d’une constellation peut-être pas moribonde, mais tellement réduite, au final…
Nota Bene : Faute de mieux lors de la rédaction de cet article (y a longtemps :p), j’ai dû utiliser des images de la version japonaise. Mes remerciements à Master Shadow pour ses corrections, à Aniki et à Echy pour les images, et encore à Echy, l’éternel programmeur solitaire.
Ecrit par LordYamaneko le 23 mai 2005 | Modifié le 11 février 2008